Nous avons développé ce dictionnaire avec Emouna LILTI, psychologue du travail et coach carrière, afin de vous donner des clés pour comprendre les processus de décision des recruteurs.
Passionnée de psychologie sociale, je me suis intéressée aux biais cognitifs présents chez les acteurs de l'insertion professionnelle et du recrutement.
Mon mémoire de 2014 portait sur les normes de jugement dans le recrutement et la sur-valorisation de l'effort dans la sphère de l'entreprise. A l'heure où les individus sont rendus responsables de leur évolution de carrière, il me semble important de révéler les biais psychologiques des acteurs économiques pour responsabiliser les candidats.
Utiliser un biais cognitif, c'est favoriser les informations qui confirment nos idées préconçues et accorder moins de poids aux informations qui vont dans le sens contraire.
Chaque jour nous sommes amenés à traiter un très grand nombre d'informations et à prendre de multiples décisions.
Si nous devions tout analyser de façon objective, exhaustive et rationnelle, nous serions incapables d’agir au quotidien.
Le cerveau a donc développé des automatismes pour réduire ses efforts : les biais cognitifs. Ils simplifient notre raisonnement, réduisent notre incertitude et accélèrent nos prises de décision.
En situation de recrutement, ce qu’on appelle les « biais de jugement » sont souvent actifs. Nous vous aiderons à comprendre les mécanismes psychologiques en jeu lors d'un entretien.
Chacun de nous se croit expert en analyse de personnalité.
Au fur et à mesure de nos expériences, nous accumulons des connaissances sur les qualités que peuvent posséder les personnes. Convaincu de comprendre comment s’articulent les qualités entre elles, nous avons tendance à distordre l’interprétation de ce que nous voyons.
Et dans le recrutement ?A partir d’un trait de caractère dominant, les recruteurs ont donc tendance à déduire le profil général du candidat. Identifiez un de vos traits principaux et mettez le en avant afin d’en faire un atout lors de vos entretiens.
RetourMontrez l’une de vos qualités et vous serez jugé positivement sur l’ensemble de vos traits.
Cet effet, aussi appelé l’effet de notoriété, consiste à associer des vertus à une personne qui renvoie une première image positive. La première impression module l’interprétation des informations qui nous parviennent sur cette personne.
Et dans le recrutement ?En entretien, il faut tenter de marquer positivement dès les premières minutes en étant préparé à l’entretien et en communiquant de façon adaptée au type de poste que vous visez.
RetourLe traitement cognitif de l’information varie selon leur ordre d’apparition : la première impression est cruciale.
L’effet de primauté désigne le fait que les premières informations que l’on reçoit sont mieux traitées et mémorisées que celles qui parviennent ensuite. Par exemple, lorsque nous devons retenir une suite de chiffres, les premiers éléments sont souvent mieux retenus.
Et dans le recrutement ?Se décrire comme "chaleureux et désorganisé" lors d'un entretien sera mieux perçu que "désorganisé et chaleureux". Le mot "chaleureux" entendu en premier aura tendance à rendre les autres adjectifs, même ceux qui sont clairement connotés négativement, plus positifs.
RetourLe cerveau filtre les informations à la lumière de ce qu’il croit déjà.
Ce biais se traduit par une réticence à changer d'avis. Le biais de confirmation peut être considéré comme le biais le plus puissant de l’être humain, car il impacte la perception, le traitement de l’information et la mémoire.
Et dans le recrutement ?En entretien, si vous savez que le recruteur a une opinion positive à votre égard, essayez de nourrir l’échange avec des preuves allant dans ce sens. Inversement si vous identifiez des préjugés négatifs, pensez à construire un argumentaire pour les contrer.
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